Les chevaliers de Baphomet – Le manuscrit de VoynichLa saga Broken Sword

Débarquée sur PS et sur PsOne en 1996, la saga Broken Sword connue en France sous le nom Les Chevaliers de Baphomet a conquis le cœur des joueurs si bien que chaque nouvel épisode est attendu avec impatience. Ce click’n play mettant en scène le californien Georges Stobbart et la journaliste française Nicole Collard, vous fait connaître les frustrations face à un cas apparemment insoluble mais aussi bien sûr, la joie de voir
apparaître clairement la solution. La saga tient ainsi sa réputation d’énigmes parfois tordues, d’un scénario palpitant, d’un style très dessin animé, mais surtout d’un humour qui fait mouche.
Après deux épisodes excellents sur PsOne, un autre prénommé le Manuscrit de Voynich se pointe sur Playstation 2 en l’année 2003. La série a-t-elle souffert de ce passage d’une génération de console à une autre ? Réponse ci-dessous…


Une rupture avec les précédents épisodes

La première chose qui choque en commençant le Manuscrit de Voynich, c’est le changement de graphisme. Exit la 2D dessin-animé, place à la 3D ! Dans l’ensemble, c’est assez beau, bien que l’aliasing et le scintillement soient parfois désagréables. Les effets de lumière sont cependant réussis et, si la perte de l’aspect dessin animé nuit un peu au charme de la série, elle le fait beaucoup moins qu’on ne pouvait l’imaginer grâce à une 3D très colorée.
Maintenant, qui dit passage à la 3D dit immanquablement changement de gameplay. Et en effet, si auparavant nous dirigions Georges ou Nicole en cliquant avec une souris sur l’endroit où on voulait les diriger, ici, c’est bel et bien le joueur qui dirige nos 2 héros dans le décor. La manette est ainsi pleinement utilisée puisque désormais, arrivé près d’un objet ou d’une personne, plusieurs interactions sont possibles. Georges pourra par exemple parler avec quelqu’un en face de lui mais aussi émettre un commentaire seulement audible par le joueur sur l’attitude de cette personne, cela dépendant du bouton sur lequel vous aurez appuyé.
De même, puisque le côté infiltration est à la mode, un bouton de la tranche servira à s’accroupir et à marcher lentement mais sans faire de bruit.
Ainsi, dans l’ensemble, le gameplay profite bien du changement graphique de la série… Qu’en est-il du reste ?

L’intelligence contre la force brute

Comme je vous l’ai dit plus haut, la saga des Chevaliers de Baphomet a toujours comporté son lot d’énigmes tordus, Georges se refusant à utiliser les armes pour se sortir de situations critiques. Pour cet opus, elles sont toujours présentes et pour la plupart très intéressantes mais… La 3D n’apporte pas que du bon…. Quel rapport me direz vous ? Et bien le fait est que la 3D simplifie les énigmes par rapport aux précédents opus. Les objets avec lesquels on peut interagir sont généralement visibles au premier coup d’œil et finalement, il est assez facile de savoir où les placer.
Pour les parties infiltration, malheureusement, elles ne sont guères passionnantes, ne donnant pas de vrais challenges : il suffit de savoir le chemin à suivre et de marcher doucement. On est très loin de Metal Gear Solid et de Beyond Good and Evil, même si l’intention est louable.
Enfin, là encore influencé par un hit, ici Tomb Raider, Revolution Software a décidé d’implanter des énigmes à base de blocs à pousser. Elles ne sont pas très longues à résoudre, mais il y a bien plus passionnant en terme de réflexion.

L’inénarrable Georges Stobbart

Heureusement, le scénario des Manuscrits de Voynich reste passionnant : Georges Stobbart est devenu avocat dans l’Idaho et est au Congo pour signer un brevet avec l’inventeur d’une source d’énergie qui serait inépuisable. Il retrouve son client assassiné par un homme étrange et maladif nommé Susarro. Pendant ce temps, à Paris, Nicole Collard doit elle aussi rencontrer un hacker pour une interview mais tout comme son ami américain, elle découvre le corps sans vie de son prochain article. Bien entendu, les 2 aventures se rejoindront bien vite et il sera même question d’empêcher la fin du monde, en voyageant encore une fois aux 4 coins du globe. Je vous laisse d’ailleurs la surprise des lieux.
L’histoire de ce troisième épisodes des Chevaliers de Baphomet vous tiendra en haleine durant tout le jeu, porté par l’humour caustique de Georges et le répondant de Nicole Collard. Je vous conseille d’ailleurs de souvent leur demander de commenter un objet ou une personne pour entendre leurs remaques souvent très amusantes.
Dommage par contre que tout ceci soit un peu court : seulement une dizaine d’heures alors que les autres opus en faisaient bien une vingtaine. Mais cette baisse de la durée de vie est peut-être liée à une difficulté amoindrie…

Echec ou réussite ?

Finalement, le Manuscrit de Voynich fait un passage mitigé entre les 2 générations de consoles. On gagne en maniabilité mais on perd une partie du charme de la série même si l’humour propre à la série persiste, porté par un doublage français de qualité.
Gageons que le prochain opus Angel of Death prévu pour cette année corrigera ces petites erreurs. Après tout, maintenant que les développeurs de Revolution Software ont pu « tester » la 3D, on est en droit de penser qu’ils la perfectionneront pour faire retrouver à leur série phare toute sa gloire d’antan.
Verdict
+ Les plus- Les moins+ Le scénario
+ L’humour
+ Le doublage français
+ le gameplay- La série a un peu souffert du passage à la 3D
– Les énigmes, moins intéressantes
– Les phases d’infiltration, très sommaires

Le mot de la fin

Un « Chevaliers de Baphomet » moins intéressant que les autres mais « Chevaliers de Baphomet » quand même. Que vous ayez fait les précédents épisodes ou pas, les Manuscrits de Voynich devraient quand même vous plaire.