Coupez vous le petit doigt !Sorti le 8 décembre 2005 au Japon, Ryu Ga Gotoku n’a pas arrêté d’alimenter notre actualité, screens, vidéos, casting, chiffres, etc. LE jeu par excellence, le genre de jeu qui a force d’en parler nous dit qu’il est peut être voué au succès… Et en tant que jeu le plus cher de Sega, il va devoir assurer en occident, en Europe, bref, le 15 Septembre chez nous.
Renommé Yakuza, plus évocateur que le titre oriental, il annonce la couleur, film noir d’extrême orient, Yakuza risque d’être le jeu cinématographiquement parlant le plus jouissif de ces dernières années…

Petit frère de Shenmue

On l’a dit et re-dit, Yakuza est une sorte de Shenmue-Like, ou un hommage au jeu qui a ruiné la firme hérisson, ou peut être tout simplement une refonte du concept Shenmue… C’est à dire, une sorte de beat’m all libre, la vie d’un expert en arts martiaux dans une grande ville japonaise et qui doit faire preuve d’initiatives pour vivre… Là où Shenmue semblait être à 100% interactif, dans la mesure où l’on pouvait parler à tous les passants, où l’on pouvait gagner sa croûte des dizaines de façon différentes dans des lieux différents, Yakuza va être plus mesuré, plus essentiel, plus mature peut être.
Yakuza promet d’être très libre, vous pourrez vous balader dans les boutiques, les bars, les clubs, les salles de jeux, les restaurants, etc et ce, dans une totale liberté. Pas « liberté » dans le sens d’ un GTA par exemple où dans une certaine mesure on est libre mais les annexes sont vite répétitives. Non, ici vous avez non seulement votre scénario, mais inclus dans votre vie. Bref, vous avancez, écumez les bars si vous le souhaitez ou allez frapper à la porte des yakuzas si vous souhaitez vous faire démolir, qu’importe. La progression semble se faire comme bon vous semble, tout en restant tempéré. Cela veut dire, que pour gagnez de quoi payez votre chambre, vous ne devrez pas passer votre journée à bosser comme un certain Shenmue II.

Provocation et baston

Cette liberté restreinte va surtout permettre de se concentrer sur le jeu en lui-même : la baston. Yakuza a un gameplay de beat’m all et toutes les phases d’action seront du « un contre plusieurs ennemis », pour ainsi savater comme il se doit.
On a du bol, le héros est un as des arts martiaux comme Ryo Hazuki, le jeu permettra donc de combiner les techniques, enchaînements, prises au corps à corps comme bon vous semble. La liberté sera aussi de mise, puisque tout ce que vous trouverez pourra faire office d’arme, un banc, une poubelle, tout ce qui peut servir dans un combat de rue pourra être utilisé sans oublier certaines armes, comme une machette, katana et autres.
Combats terminés, on devrait avoir de l’expérience à répartir dans certains attributs et ainsi apprendre de nouvelles techniques. C’est classique mais c’est efficace. Cela pourrait aussi influencer votre quota de baston. Car en effet, les combats peuvent être tout à fait anodins, bousculez une petite bande de racailles et hop : baston. En manque d’expérience, cherchez les embrouilles, vous en aurez.
Dit comme ça, c’est basique, car c’est le concept du RPG mais pour un beat’m all, cette liberté est assez jouissive et novatrice, on espère que ça se confirme.

Kitsch et classe du « Yak » de base

Visuellement parlant, vous avez pu le voir tout le temps qu’on en a relaté les faits, tout est propice au film noir japonais. Une certaine classe se dégage du jeu, ou plutôt de charme. Car l’ambiance malsaine de ce genre est, certes, fidèlement reproduite, mais les acteurs qui sur-jouent ont aussi été fidèlement représentés… Vous voyez un peu le genre ? La petite frappe qui a un accent pas possible, qui au lieu de s’exprimer calmement, parle avec une voix stridente histoire de se la péter un peu. Et bien ce genre de scènes kitsch est tout aussi présent. Attention, les personnages principaux ne sont pas débiles, il est juste question de certains personnages secondaires qui seront tout aussi involontairement drôle que dans un film de yakuzas comme il en existe des milliers au pays du Soleil-levant. Le scénario est d’ailleurs dans la même veine.

Vous êtes Kazuma Kiryü, un yakuza bras droit d’un des barons de la mafia de la ville (fictive mais très tokyoite). Mais un jour, son meilleur ami, Nishiki va tuer un de ses supérieurs. Yakuza au grand coeur, Kazuma va aller en prison à sa place. Dix ans plus tard, il est libéré et les choses ont changé… Le super pote devient un des barons de la ville et une sacrée enflure qui voudra tuer notre gentil Yak… pas bon ça. Mais surprise, Kiryû est soutenu par son ancien boss ainsi que l’inspecteur de police qui l’a enfermé alors qu’il savait que quelque chose de plus grave se passait… Ce pourrait être une simple histoire de vengeance mais… Le héros va se retrouver en possession d’une petite fille qui vaut un sacré paquet d’argent et qui est la cible de devinez qui ? Nishiki, tadaam !

Avouez que narrée de la sorte, cette histoire promet d’être une belle histoire de vilains comme on adore. Deux « bad guy » rivaux, le genre de film où on attend tous le combat final. Ça fait des années que ce genre de films ne sort plus en occident et pourtant quand c’est bien réalisé, ça reste très plaisant… Et bien, ce jeu Yakuza devrait assurer dans le genre !

Techniquement fort agréable et soigné

Pour mettre en avant cette belle histoire et ce gameplay libre, les développeurs ont dû bien travailler dans l’optimisation pour que l’on ait de beaux graphismes sans entacher la liberté d’action ainsi que la fluidité du soft. Chose faite. Le jeu n’est certes pas le plus beau de toute l’histoire de la PS2 mais on s’en balance, car c’est du bon travail graphique qui a été fait, nous permettant de plonger dans ce scénario kitsch. Les décors sont détaillés, les effets de lumière en pleine nuit rende la ville très charmeuse, le charisme des protagonistes semble être bien rendu, bref c’est visuellement très agréable. De ce coté, on pourra certainement bien apprécier la vie de Kiryû.

On ne sait pas si le soft sera distribué en Europe avec le choix de la voix originale qui serait un point excellent pour s’ imbiber de cet univers, ou si à défaut, nous aurons droit à la version américaine. Evidemment, cela reste d’une qualité moindre que les voix japonaises mais le casting est tout bonnement excellent tant sur le papier qu’à l’écran, on les rappelle : Michael Madsen (Reservoir Dogs, SinCity, KillBill), Mark Hamill (StarWars), Rachael Leigh Cook (AntiTrust, Get Carter), Eliza Dushku (Buffy) and Michael Rosenbaum (Lex Luthor dans Smallville).
Et ça rend très bien en fait, car sur le peu que l’on a vu, le timbre des voix est tout aussi charismatique que la version japonaise. Qui plus est, il semblerait que les expressions typiques nippones soient gardées pour crédibiliser et rester fidèle à l’oeuvre originale. Comme le suffixe « -san », par exemple. Donc, VO ou VA, cela restera de la qualité.

Ce Yakuza promet d’être une bombe vidéoludique prête à exploser le 15 Septembre ! Evidemment, c’est une ambiance et un type de jeu qui ne plaira pas forcément à tous. la cible réduite peut être préjudiciable à Sega qui a dépensé beaucoup d’argent dans ce projet. Tel que c’est parti, le jeu s’adresse aux « Shenmue-fans », cinéphiles ou adeptes des films d’extrême orient ou s’adresse aussi aux « gamers otaku ». Cela reste assez fermé mais pour les joueurs qui sont curieux (c’est une qualité dans ces circonstances) ne pourront nier certains atouts de ce soft. En ce qui concerne les adeptes et les impatients, ce cocktail semble être très fort et on adore. Un jeu où l’on devrait s’empresser d’aller chercher le jour J à l’heure H.