Fable le plus grand RPG du siècle ; Fable la révolution du genre ; Fable un chef d’oeuvre à ne pas manquer ; Fable…Ben non, moi je ne suis pas d’accord !

Comme toutes les personnes devant écrire leur critique sur ce jeu, je ne me baserai que sur ce qu’il est et non sur ce qu’il aurait dû être. Mais le problème selon moi, c’est que même si on met toutes les promesses non tenues de côté, ce titre n’arrive pas à la cheville de la plupart des bons RPG sur PC. S’il a réussi à s’imposer sur Xbox, c’est complètement différent sur nos machines Windowsiennes…

C’est infable !

Attention, je vais commencer d’entrée à bombarder de reproches le titre de notre brave Peter Molineux qui se croit le maître de l’innovation depuis Populous 3 (ça date…). Ce brave homme aurait peut être dû se mettre au goût du jour concernant les jeux de rôle avant de sortir son titre qui se veut être le meilleur du genre. Quelle tristesse tout de même. Le B-A-BA de tout RPG qui se respecte est tout de même d’avoir un bon univers, travaillé, bien décris, qui fait rêver et qui se doit de transporter le joueur au fin fond de l’immersion ! Ici, le monde de Fable, qu’on appelle Albion, est un monde Heroïc-Fantasy où est construit une guilde de Héros. Cette guilde forme, comme son nom l’indique, quelques élus à devenir des légendes humaines, dans le but de protéger cet univers de divers dangers, notamment contre les forces du mal ou encore des héros qui ont mal tourné. D’ailleurs, le hasard fait bien les choses, c’est exactement contre ce dernier cas que vous allez lutter, à travers un scénario tout moisie, sûrement pondu en quelques secondes lors d’une soirée de Pâques. Passons. Je vous parlais de l’univers : on ne comprend pas grand chose à sa géographie. On se retrouve au court de l’aventure à divers endroit portant des noms plus originaux les uns que les autres (DarkWood, c’est le nom d’une forêt sombre…Sans déconner !) sans savoir comment ni pourquoi on est là.
Le jeu invite d’ailleurs à se téléporter où l’on veut. Si ça pouvait être une bonne idée dans un RPG comme Morrowind, ici, ça gâche complètement le plaisir de découverte. Et si on fait le choix de ne pas s’en servir (quoi de plus normal après tout), on se rend compte que l’univers est zoné en miettes, séparé par des temps de chargements (heureusement passablement courts), et qu’il n’existe qu’un seul et unique chemin pour se rendre à un endroit choisit…C’est une catastrophe ! Dis donc Peter, tu devrais jouer à Zelda, et en prendre de la graine. Tu verrais que faire des univers cohérents, larges et sans temps de chargements, c’est pas impossible… Sans blague. Non allez, Zelda n’est pas sur PC, donc je vais plutôt comparer ce qui est comparable. Par exemple, qu’est ce qui fait d’Albion un monde fantastique ? Des légendes inquiétantes ? Des mythes sur l’apparition de telle chimère ? Des mythologies expliquant le pourquoi du commencement ? Non, rien de tout ça. On nous impose un monde sans histoire. Il y a tout au plus 3 villes, dont une qui se veut majestueuse. En plus de la Guilde des Héros, on a peut être droit à quoi ? Deux monuments légendaires ? Ca doit être ça… Albion est non seulement fade comme monde, mais il est en plus minuscule. Si l’univers de Zelda n’est guère plus grand, celui de Diablo (au pif) l’écrase de tout son poids…et si je m’efforce à le comparer au RPG de Nintendo, c’est parce que Fable fut avant tout un RPG console. Mais sur PC, ça ne pardonne pas…

On en a fini avec les points Fable

Passons aux points forts du jeu. Oui, il y en a, heureusement. Ce qui rehausse son l’intérêt c’est le travail effectué sur la personnalisation du héro, et son interaction avec les personnages. C’est vrai, ne faisons pas les mauvaises langues, c’est plutôt un bon pas en avant dans le monde du RPG. Peter n’aura pas menti jusqu’au bout. Il voulait que le joueur ressente toute la gloire que peut posséder un héros légendaire, et c’est presque réussi. Voir les habitants d’une ville nous acclamer à notre arrivée, nous envoyer des fleurs du genre « Regardez comme il est beau », ou bien encore les entendre mettre au courant tout le monde de votre dernier exploit, procure à n’en point douter des frissons de plaisirs ma foi bien jubilant ! Ressentir sa grandeur au travers des femmes qui tombent à nos pieds, jusqu’aux vermines qui nous fuient à notre simple vue, voilà qui flatterait notre ego, non ?
Autre bon point. A la manière d’un Knight Of The Old Republic, on a la possibilité d’évoluer en bien ou en mal, selon les choix auxquels on sera confronté durant notre périple. J’achète des chocolats avec des économies honnêtement gagnées, ou bien avec de l’argent volé ? J’utilise l’âme d’un héros déjà mort pour ouvrir un passage, ou bien est ce que je tue un héros pour lui voler son âme ? J’épouse une meurtrière ou bien je l’a fait chanter (ah oui, c’est moins évident là hein ?). Bref, toute l’aventure vous confrontera à des choix qu’il vous faudra assumer. On continu avec les petits détails qui font plaisir. Le héros vieillira au fur des quêtes, et son apparence en sera pour le coup modifié. Votre barbe poussera, vos cheveux blanchiront, votre visage sera marqué de cicatrices (preuve de vos combats ardus) etc. De même, suivant la répartition des points de compétence (à répartir suivant trois critères : Physique, Volonté et Intelligence), votre musculature évoluera, vous pourrez avoir l’air moins débile, plus sage et plus débrouillard. Votre apparence sera également la conséquence de l’alignement que vous choisirez. Vous pourrez attirer les papillons et vous voir apparaître une auréole, ou à l’inverse attirer divers insectes dégoûtants et vous voir pousser des cornes (la classe).
Enfin, je terminerais sur la dynamique des combats plutôt plaisants, qui se rapprochent à ceux d’un Zelda grâce au système de verrouillage de l’ennemi (on s’en passera quand on sera débordé). Les différents sorts sont bien jouissifs, comme la possibilité de se téléporter juste derrière l’adversaire, jeter de grosses boules de feu, ou encore ralentir le temps. Reste un dernier regret sur les boss qui sont trop faciles à vaincre et rarement impressionnants (à part le boss de fin, peut être).

Conclusion

Fable se veut être un RPG, mais il n’en est pas un. Plutôt, il n’est pas aussi aboutit que tout autre bon RPG qui se respecte. Son univers ennuyeux, sa linéarité dans le déplacement, les zones minuscules et le scénario inintéressant sont autant de défauts qu’on essaiera d’oublier à travers la gestion du héros, les combats, et le sentiment de puissance au travers de notre célébrité que l’on choisira maléfique ou bénéfique. De plus, il est bien trop court pour vous tenir en haleine plus de 10 heures, et ce n’est pas les trois armes magiques dispersées dans tout Albion qui vont prolonger la durée de vie. D’autant plus qu’une fois le jeu fini, il est impossible de continuer la partie… Ce jeu est une déception. Malgré qu’on ne puisse cracher sur les plaisirs spontanés qu’il procure, il reste, néanmoins, une déception…