La naissance d’un héros…Final Fantasy VII a été un énorme succès mondial. Écoulé à presque 10 millions d’exemplaires, ce RPG aura marqué toute une génération de joueurs. Square Enix, entreprise mercantile comme les autres, a bien flairé la manne et a décidé de développer d’autres jeux dans cet univers techno-médiéval où épées et magies rencontrent fusils et hautes technologies. Ainsi sont nés Advent Children, épisode cinématographique qui a ébloui certains et déçu d’autres, Dirge of Cerberus, jeu PS2 au résultat plus que mitigé, Before Crisis, sorti sur mobile et donc pas chez nous, et enfin, Crisis Core sur PSP…

SOLDAT 1ère classe… Zack

Chronologiquement parlant, les évènements contés dans Crisis Core se déroulent quelques années avant le Final Fantasy VII original. Le héros de cette histoire n’est donc pas Cloud mais son meilleur ami, Zack, que l’on n’aperçoit que très peu dans le jeu de base, sachant qu’il fallait trouver un flashback caché pour en connaître un peu plus sur lui. Crisis Core se propose de revenir sur la carrière d’un personnage que l’on oublierait facilement. En effet, l’histoire de Final Fantasy VII ayant été écrite pour se suffire à elle même, elle ne comportait aucune réelle part d’ombre comme pour la série des Metal Gear Solid. Pourtant, même si le scénario de Crisis Core n’est clairement pas indispensable pour comprendre la saga, il réussit tout de même à s’emboiter presque parfaitement. « Presque » puisque les fans les plus exigeants n’auront pas manqué de noter 2-3 incohérences avec les évènements racontés dans le Final Fantasy VII de base.

Malgré tout, ce même fan se fera un plaisir de découvrir une autre Shinra, plus humaine mais aussi plus cruelle, à travers les yeux de Zack. Crisis Core nous fait entrevoir ainsi une nouvelle facette de personnages comme Sephiroth qui n’a pas toujours été l’être froid et cruel que l’on connaît, ou encore Cloud, alors simple milicien de la Shinra. Les clins d’œil à la série sont d’ailleurs très nombreux sans être envahissants de façon à ne pas piquer la place à Zack. Le charismatique Sephiroth est d’ailleurs lui aussi mis en retrait au profit d’un autre méchant. En effet, le nemesis de Cloud ne sera pas l’homme à abattre dans cet opus puisque ce sera Genesis, personnage énigmatique obsédé par un livre appelé LOVELESS déjà rencontré dans Dirge of Cerberus, dont les véritables desseins resteront flous jusqu’au bout.

Conflict resolved

S’agissant du gameplay, point de tour par tour, vous êtes avec Zack dans une arène fermée et devez combattre vos ennemis directement, façon Action-RPG. Tout ceci s’avère cependant relativement simple comparé à des hits en la matière comme Kingdom Hearts. « Trop simple »?! Sans doute, mais ce n’est peut-être pas plus mal étant donné le manque d’ergonomie de la PSP. Il s’agira en effet la plupart du temps de matraquer le bouton X, toutefois, si cette simple « stratégie » marchera au début, il conviendra ensuite d’esquiver ou de parer. La première option sera d’ailleurs sans doute celle que vous privilégierez le plus souvent, Zack mettant malheureusement trop de temps à se mettre en garde alors que l’esquive, elle, est quasi-immédiate.

Les matérias, pierres donnant des capacités magiques ou physiques à son porteur et ayant fait la gloire de Final Fantasy VII sont de retour et cela de façon bien moins timide que pour Dirge of Cerberus. A vous de confectionner dans le menu votre « deck » de matérias et de partir à l’assaut des champs de batailles. Au début, il peut paraître compliqué de naviguer en plein combat dans le menu des matérias mais à force, on apprend à bien les placer et le timing finit par rentrer. De même, contrairement à beaucoup d’Action-RPG, les attaques physiques ne sont pas assez fortes pour vous éviter d’utiliser vos magies, contrairement à un Kingdom Hearts où le système de jeu incitait à être plus bourrin.
Toutefois, il reste une fausse note concernant le menu de fusion des matérias. Partant d’une bonne idée, ce système souffre cependant du fait que le jeu n’est pas assez difficile pour qu’il y ait réellement besoin de passer son temps dans un menu pas franchement bien construit d’ailleurs.

La Limit Break du Bandit Manchot

Les Limites sont l’un des apports de Final Fantasy VII à la série. A l’époque, quand votre personnage prenait des coups, sa jauge de LIMITE montait au fur et à mesure et, une fois celle-ci pleine, il était possible de lancer une attaque dévastatrice. Il aurait été dommage de la part de Square Enix de ne pas inclure les Limites sous une forme ou une autre dans ce Crisis Core et heureusement, c’est chose faite sous la forme d’un jeu de bandit manchot ou roulette. Cette roulette représente les pensées de Zack et défile durant les combats. Si elle s’aligne sur 3 icônes représentant le même personnage, une super-attaque est lancée. Ce système OCN tel qu’il est appelé permet aussi d’avoir recours aux invocations et donne quelques bonus au combat. Enfin, aligner trois « 7 » permet de monter en niveau.

Une introduction du hasard dans le gameplay de Crisis Core ? Pas vraiment puisque malgré tout, même si elle n’est pas clairement affichée, l’expérience est tout de même prise en compte et favorisera l’alignement des trois « 7 ». De même, selon les évènements que vivra Zack, certaines attaques sortiront plus aisément que d’autres. Bref, on est plutôt dans un bandit manchot truqué mais cela évitera des défaites énervantes par manque de chance.

Le véritable problème du système OCN n’est pas ici mais plutôt dans le fait qu’il coupe le combat. En effet, lorsque 2 mêmes personnages sont alignés, le jeu vous force à regarder la dernière roulette, vous impose parfois des flashbacks de Zack et surtout de regarder l’attaque en entier. Les invocations sont heureusement zappables mais il aurait été bien d’en faire de même pour les Limit Break.

Nostalgie

Techniquement enfin, Crisis Core est une perle graphique. Beau, coloré, bien animé et souffrant de peu de ralentissements, on a sans doute le plus beau jeu PSP, surpassant même God of War si l’on prend en compte une plus grande variété de coloris. Ainsi, lorsque l’on retrouve des lieux connus de la saga FFVII, on est forcément un peu surpris tant ce n’est pas toujours comme on l’imaginait en voyant les décors en 2D dans l’épisode original mais l’organisation des lieux reste crédible, pas comme un certain Dirge of Cerberus et ses décors froids.

Niveau sonore, Nobuo Uematsu n’est pas aux commandes mais certains de ses thèmes sont remixés façon « métal » généralement. Si le tout n’est pas aussi mélodieux à l’oreille que les compositions originales, les différentes musiques collent bien au situation et c’est là l’essentiel. Quant au doublage des personnages, les voix américaines livrent une interprétation pas désagréable du tout, même si la version japonaise collait un poil mieux. La taille de l’UMD n’a cependant pas du laisser le choix…

D’ailleurs, à force de beaux graphismes et de doublages, on pouvait légitimement craindre pour la durée de vie du jeu tant l’UMD a du être plein à craquer. Et bien, au bout du compte, assez bonne surprise de ce côté là puisque le jeu en allant tout droit vous prendra 10-15h mais comptez le double si vous vous décidez à faire les nombreuses missions annexes. Ces dernières sont pour la plupart répétitive avec le schéma « Va de A à B pour tabasser les ennemis qui s’y trouvent » mais s’avèrent bien adaptées au format portable.

The Beginning and the End ?

Bref, Crisis Core confirme mes premières impressions sur la version japonaise. On a un très bon jeu qui, a défaut de l’être autant que le FFVII original, en est digne et une fois terminé et vos larmes essuyées (car oui, la fin est très belle) ne vous donnera qu’une envie : refaire Final Fantasy VII pour voir la suite.
Laissons nous désormais Cloud et compagnie en paix ? Pas forcément si l’on en croit les dires d’Hajime Tabata, directeur du jeu, qui, à la question « Est-ce que Crisis Core marquera la fin de la compilation de la série Final Fantasy VII ? » répond un énigmatique « Non, ce ne sera pas le cas. La fin de cette compilation prendra une autre forme « . Que doit-on comprendre ? Un remake d’FFVII comme beaucoup l’attendent ? Ou encore une suite ? En effet, Crisis Core lève quelques questions quant au personnage de Genesis. Maintenant, cette suite apparaîtra-t-elle sous forme de films ? de jeux ? de livres ? de mangas ? d’animes ? etc.

To be continued…
Verdict
+ Les plus- Les moins+ Graphiquement très beau
+ Gameplay simple mais efficace
+ Scénario s’emboitant bien dans la mythologie FFVII
+ Doublage américain de bonne qualité
+ Nombreuses missions annexes rallongeant la durée de vie
+ Une très belle fin- Le système OCN a quelques ratés
– Menu de fusion des matérias inutile
– Quête principale un peu courte
– Missions annexes répétitives
– On aurait aimé pouvoir choisir le doublage japonais
– Fin trop triste T_T

Le mot de la fin

En attendant que FFVII ressorte sur le PSStore…