Le RPG selon SakaguchiMalgré le peu d’estime qu’ont les japonais pour la Xbox 360, Microsoft met tous les moyens pour faire vendre un peu de leur console. Pour le coup Microsoft frappe très fort dans le rpg, genre que les japonais raffolent. Avec comme par exemple Blue Dragon, qui d’ailleurs s’est bien vendue chez eux. Et maintenant Lost Odyssey. Ce dernier sait aguicher avec son design « Techno-Médiéval », mais aussi de la mise en scène très présente durant tout le jeu. Beaucoup de cinématiques surtout… Bien curieux qu’est Lost Odyssey d’incarner des mystérieux personnages ignorant eux-mêmes tout, ou presque de leurs pouvoirs. Le gameplay n’a rien d’inventif, c’est à base de système de combats en tour par tour, propre à ce que vous connaissez déjà dans la grande majorité des RPG japonais… Au moins on retrouve la touche de Hironobu Sakaguchi, Mr papa Final Fantasy. Qui ici, en a repris un peu trop du FF !


Feelplus se présente

En supervisant Lost Odyssey pour la Xbox 360, Mistwalker est encore a ce jour, un tout jeune studio. Dirigé par Hironobu Sakaguchi, dans ses rangs on retrouve Nobuo Uematsu, Hideo Minaba, Christian Scheurer ou bien encore Eric Feng. Généralement Mistwalker fait appel à des sociétés indépendantes, comme Artoon pour Blue Dragon, ou prochainement Cavia pour Cry On. Pour ce qui est de Lost Odyssey, l’on découvre FeelPlus. Un studio interne de Microsoft qui a déjà réalisé des titres comme Legend of Mana ou bien Legend of Dragoon ( Deux jeux sur PSone). A cela il faut aussi ajouter, Takehiko Inoue (Mangaka), qui ici s’est occupé du Chara-Design. Mais aussi Kigoshi Shigematsu, qui en a écrit le scénario. Au Japon il est très célèbre pour ses romans.

En terrain connu

Le moteur Unreal Engine, connu pour des résultats graphiques via des jeux excellents comme Gears of War, ou bien Unreal Tournement 3, (au passage la version PS3 est excellente!) Lost Odyssey s’est employé à son tour pour l’utiliser. Pourtant on a du mal à croire que c’est le cas. Les capacités de la Xbox 360 ne sont pas du tout mises en valeur pour les biens de ce jeu. Excepté les cinématiques et quelques effets visuels sur les décors. Le reste c’est vraiment du vent, mais artificiel. Bon je ne vais pas jouer les rabat-joies de service, d’autres sauront le faire bien mieux que moi. Mais c’est vrai qu’honnêtement, ce n’est pas bluffant du tout. Cependant, comme vous devait tous le savoir, un bon jeu ne se juge pas que pour les graphismes. Il se doit aussi de proposer une vrai interface, et si possible agréable à jouer. Sur ce dernier point, il ne fait aucun doute que c’est excellent. Mais sent le déjà vu. Next-Gen cependant, dans son moteur physique qui déplace en temps réel les objets rencontrés en cours de route. D’aucun intérêt je vous l’accorde, mais qui démontre qu’un petit pas vers quelques chose d’autre, était possible. C’est le genre de petits détails qui fait toujours plaisir aux yeux. D’autant que c’est en temps réel. On note que l’esprit même du jeu, respecte en tout points les lignes traditionnelles des RPG japonais. Pas forcément un gage de qualité, se résumant ici à des cheminements scriptés et donc forcément linéaires. Pour le bon point, une superbe bande-son, composée par Uematsu, bien meilleure que celle dans Blue Dragon, du même auteur-compositeur.

Le rôle des immortels

Ce n’est pas moins jusqu’à quatre immortels et cinq mortels que vous allez dirigez. Seulement cinq personnages peuvent prendre part aux combats. Kaim Argonar, le héros principal, est l’un de ces immortels. De ce fait il ne craint pas la mort, mais risque de perdre en points XP. C’est vrai que les immortels ne risquent pas grand chose, normal… Mais les autres qui composent votre équipe, peuvent périr. C’est ainsi qu’est né le « Character Gowing ». Une technique qui consiste de transmettre les dons des immortels aux simples mortels. Mais en contrepartie, un immortel perd en points d’expériences. Avec son ambiance ancrée dans une sorte de « Fantasy », à la manière de FF8 ; La magie se banalise, seuls les plus forts réussissent à survivre. Las des combats, notre héros n’a plus rien qui le motive. C’est par quelques moments de solitude, qu’il se remémore des jours anciens, durant lesquels la magie s’employait à faire le bien. On vous laisse un peu découvrir la suite… ! Après la déception Blue Dragon, Lost Odyssey est une sorte de clone de FF8 et FF13, pas forcément les meilleures pour tout le monde, (bien que moi j’apprécie le 8éme volet, mais bon ça ne regarde que moi). Lost Odyssey est une grosse production avec tout le charme des magies, ou bien encore un thème récurent à chaque victoire, quasi la même des FF. Ouf, que tout cela est sauvé par son scénario riche en rebondissements, là aussi bien mieux que l’intrigue de Blue Dragon. Mais tout de même, tout ceci ne transpire d’aucune originalité.

La Sakaguchi touch

Sakaguchi a vraiment exagéré d’avoir repris point par point les ingrédients de la célèbre saga : même système de jeu, attaquer, défendre, magie, items. Le menu de sélection qui s’affiche en bas à gauche. C’est quasiment le même de n’importe quel Final Fantasy. Comme pour (encore) les FF, le perso principal attend vos ordres pour attaquer, mais là où ça change, c’est que le jeu n’est plus figé comme habituellement dans les autres titres. Les ennemis peuvent parfaitement continuer à vous attaquer, même si ce n’était pas leur tour. Par ce principe qui change un peu nos habitudes, renforce en lui une importante force dans le rythme. Pourquoi ne pas avoir continué dans cette voie du changement ? Au lieu de ça, c’est avec désarroi de voir tant de reprises de tas d’autres jeux (les FF en général). Les développeurs se sont contentés de mixer un peu divers titres. De manière générale il était inutile de faite tant de cachoteries sur ce jeu. Il n’est pas mauvais. Le plaisir parvient parfois d’ailleurs, par exemple de sa thématique sur la vie et la mort, très prononcée dans ce soft. Ensuite une jouabilité qui fait dans le très classique. N’importe qui, peut y jouer. Néanmoins la réalisation n’est pas du meilleur crût (humm à votre santé) ! Ca rame vraiment sec, à croire que le jeu n’est pas terminé. Je ne vous parle même pas des temps de chargements, les plus longs que j’ai pu voir sur Xbox 360. Même pour la fin du jeu ont se ramasse un joli loading. Sur ce sujet, c’est bien pire que Blue Dragon, aie aie !

C’est certain qu’a force d’avoir passé tant d’années à produire du Final Fantasy, que cela finit par se ressentir lors d’une autre production, hors FF. Mais comment ne pas penser qu’en fait il s’agit de sa vision du Final Fantasy Next-Gen. Licence oblige, appartenant à Square Enix, il aurait été impossible de reprendre le nom. Ses expériences du passé s’en ressentent grandement, mais pas avec la force qui faisait à l’époque, la qualité. Le soft reste finalement trop classique, en poursuivant la tradition, c’est un éternel recommencement qui se propose à vous. Serrez-vous cette fois du voyage ? Ce RPG non-innovant vient finir par se résumer ainsi ; des déplacements à pied ou en véhicule sur une carte du monde. A explorer les même donjons avec à l’intérieur des ennemis qui surgissent aléatoirement. Pas d’idées créatifs à l’horizon, c’est méchant mais c’est la vérité. Une sorte de mauvais remake condensé de plusieurs jeux. Avec comme bonus des affreuses saccades indignes d’une console comme la Xbox 360 !

Alors comment expliquer ce résultat ? Sans doute que pour finir dans les temps, et la pression aussi, Mistwalker n’ait pas voulu rater le grand coche de noël (au Japon). Ceci n’est pas une excuse pour une équipe de ce calibre qui pourrait faire rêver de nombreuses entreprises. Pour peu, c’est presque un jeu qu’on penserait sorti d’une boite amateurs. Bon j’exagérais (comme d’hab) mais c’est vrai que j’en attendais beaucoup. Vous imaginez une dream team de ce genre ne peut que faire rêver des gamers nourris du plus jeune âge aux RPGs. Et pourtant Lost Odyssey est toutefois loin d’être une bouse, comme en témoigne la note. Après tout, 13/20 c’est largement plus que la moyenne. D’accord qu’il aurait pu avoir plus, mais entre nous ce sont les défauts techniques qui me l’ont empêchés. Comment mieux noter lorsque vous jouez avec un jeu qui se charge tout le temps, et qui ralenti trop souvent ? Faut bien qu’il y ait un maximum de plaisir à jouer. Tandis que dans Lost Odyssey, c’est presque qu’il faut se forcer pour continuer. C’est certain que si dès le début ceci vous dérange, vous n’irez pas très loin, et revendrez très vite ce jeu. Il y avait pourtant des ingrédients intéressants qui auraient pu en faire un bon produit. Bah oui, le scénario, qui n’est pas mal du tout, s’adressant a un public bien plus mature que d’habitude. Ce n’est pas tous les jours qu’ont parle « sérieux » dans un jeu. Après quelques années on lui trouvera sans doute encore de bons côtés, mais d’ici là d’autres jeux, souvent meilleurs seront sortis, au mieux encore. Un Lost Odyssey 2 enfin optimisé. La vie nous le dira, car pour le moment, Lost Odyssey n’est pas le jeu neuf que j’achèterais toute de suite.
Verdict
+ Les plus- Les moinsDes personnages intéressants
Beaucoup de persos à jouer
Très spectaculaire
L’influence Sakaguchi
Des vrais cinématiques
Le système Character GrowingAucune originalité
Linéaire
Comme un air de vieux jeu
Temps de chargement de folie
Merci pour les saccades
Le mot de la fin
Attendu par une horde fans. Lost Odyssey a fini par me décevoir. Certes que le scénario est très bien, et que ca ne manque pas de panache. D’ailleurs l’ambiance sonore est aussi excellente. Mais en creusant un peu plus, on découvre un jeu mal maîtrisé, voir qui donne l’impression qu’il n’est pas terminé. Le côté gamin de Blue Dragon en a rebuté quelques uns. Lost Odyssey, qui est beaucoup plus adulte, fait à peine mieux. Chargements omniprésents, Frame rate nullissime. Un RPG sympatoche, mais pas du tout le hit de la mort, qui devait écraser la concurrence.