Mass Hysteria… Heu nan  » Mass Effect » mais c’est pareil !Effet de masse… Clair que Mass Effect était un sacré jeu attendu et qui plus est original ! C’est une exclusivité ! Et le summum est qu’il a reçu une promotion humble… Incroyable mais là les aprioris sur Mass Effect ne sont que positifs et c’était surtout avec un intérêt curieux mais avec recul que beaucoup ont appréhendé le titre. Mass a de bases fortes avec lui, les développeurs se sont rodés avec Kotor sur PC utilisant l’univers de Star Wars pour expérimenter le RPG spatial, les voici désormais avec leur création maitrisée de a à z. Autant vous le dire tout de suite, c’est assez balèze…

L’espace est riche et varié

Mass Effect se situe dans un futur avancé technologiquement puisqu’en 2183, l’Homme peut se déplacer à la vitesse de la lumière en continuant ses recherches sur Mars. Mais habitué à être son propre maître, l’humanité éprouve des difficultés à avoir du poids au sein de la communauté de la Galaxie aux côtés d’autres races. Primitifs, faibles et arrogants, les hommes sont dédaignés…
Cependant, les collaborations existent tout de même. Et nous débutons l’histoire avec ce qui n’était qu’apparement qu’une mission banal bien que supervisé par un Spectre…
Dans la galaxie, il y a des lois et des hommes qui font appliquer la loi. Puis certains qui sont au dessus des lois pour accomplir des missions dans le plus grand secret avec tout autant d’efficacité : ce sont les Spectres. Malgré sa bonne puissance militaire, l’humanité n’a pas encore été accepté comme potentiel spectre… Par la force des choses, votre héros y parviendra pour sauver la Galaxie, rien que ça.

C’était un petit topo pour situer le synopsis de départ. Par ailleurs, il est impossible de décrire l’univers de Mass Effect tant il est gigantesque et fourni. Bioware a développé toute une vie plus que crédible avec plusieurs races d’extra-terrestres avec chacune leurs particularités physiques, psychiques et culturels. Il est inutile de les décrire, c’est à découvrir par soi-même.
Fort heureusement cette univers riche quantitativement parlant l’est tout autant en ce qui concerne les qualités. Le visual design du soft est tout simplement maitrisé nous offrant une variété graphique radicale avec de multiples variantes. Nous n’avons jamais des copiés-collés des faces par exemple, nous avons une représentation unique, sur tous les termes. Unique car crédibiliser l’existence d’extra-terrestres dans le jeu vidéo est chose inconnue jusqu’à ce jour. Pour ce faire, nous avons évidement un bon travail visuel varié et personnel mais aussi un travail important sur la description des races et des coutumes. Nous apprendrons au fil de notre aventure les différentes coutumes des races et aussi leur Histoire et nous comprendrons certaines rivalités ou haines…

Une aventure humaine pas encore pleinement exploitée

D’ailleurs, si on devrait retenir quelque chose de poussé dans la création de cette « vie », ce n’est pas forcément un simple travail « accroche-l’oeil » mais un problème social survient dans le soft : le racisme. C’est assez intelligent d’y avoir inclure des « craintes », voir « haines » de nature purement humaines étendu à une Galaxie. Ceci fait vivre tout cet amas de polygones en faisant croiser le fer entre plusieurs personnages, races influençant ainsi les comportements des personnages, qu’ils soient principaux, secondaires ou figurant… C’est surtout ça qui rend plausible cet univers spatial et c’est un point tout simplement excellent puisque cela permet au joueur de se familiariser et de s’imprégner de cultures imaginaires comme si ces perso étaient réels sans pour autant de se la jouer « trop classe hip hip hourra »… Le naturel, tout simplement et une espèce d’humilité se dégage de ce background…

Ce qu’il se passe directement dans ce jeu, c’est que l’on sent que cet univers est encore sous-exploité… En effet, jamais vous n’irez carrément voir un camp de Krogans ou entrerez dans l’intimité d’une race, pas même la principale concernée finalement… Tout y est encore décrit à la surface, rien de bien profond. Car même si vous pourrez apprendre de vos compagnons via des discussions aussi naturelles que dynamique et variées grâce à un système de choix de réponses en avance de quelques secondes avant la fin des phrases et associée à un excellent doublage français (pas de version anglaise), et bien on reste dans des histoires personnelles et finalement, on ne connaitra que des anecdotes sur certaines races, rien de bien creusé… C’est assez dommage… Dommage si Mass Effect était unique mais puisqu’il sera une trilogie, on sent ou plutôt on espère que l’on pourra approfondir nos connaissances. Notons aussi que le scénario du jeu nous impose plus ou moins à speeder pour courser le bad guy de l’histoire. Il est donc logique qu’on ne s’attarde pas sur les aventures de Tartempion et Mistinguette…

Un gameplay déconcertant

Officiellement, Mass Effect est un RPG dans le fait que vous jouez un rôle, que vous évoluez à votre façon, que vous personnalisez vos troupes et que vous êtes libres.
En effet, comme beaucoup de RPG occidentaux, vous devrez personnaliser votre personnage… Enfin plutôt le créer de a à z, si vous le souhaitez, mais un conseil : faites-le pour y dégager un plaisir et une fierté purement personnelle de voir son propre héros dans un jeu aussi bien scénarisé. Car ce n’est point nouveau de créer son perso de toute pièce ou presque… Mais à l’inverse d’un Oblivion, par exemple, votre héros dans Mass Effect est utilisée dans un jeu complètement mis en scène et bourré de cut-scènes et de dialogues interactifs et tout passe comme une lettre à la poste malgré la création d’un perso unique (il doit juste s’appeler Shepard de nom). Vous pourrez même définir son histoire, en gros s’il est fils de parents militaires, s’il est orphelin ou juste entre les deux (c’ets souvent le choix le moins francs le moins intéressant dont oublié) et définir votre histoire personnel, en particulier l’évènement le plus marquant de votre vie de soldat… Mine de rien, ça marque le joueur de faire ces choix, même si on regrettera que la différence des conséquences est très minime, contrairement à ce qu’on nous avait promis.
Puis, vous finirez avec un choix de plusieurs classes diverses. Comme souvent on conseillera la classe du soldat qu’est la plus équilibré, ne serait-ce que pour commencer.

Passez tout ça, vous ferez ce qu’il y a à faire comme dans tout RPG, blabla, analyse, et… baston.
Là où c’est déconcertant c’est que les combats sont des séquences de shoot en vue à la troisième personne rappelant fortement GRAW (à la lecture des premières critiques françaises, cette référence me semblait farfelu mais finalement non… Comme quoi dès fois…), la référence se tient uniquement pour le système de « déplacement-visée » fort heureusement.
Pendant vos séquences de shoot dont vous devrez vous planquer régulièrement pour ne pas finir en charpie, vous pourrez accédez aux menus des armes ou des pouvoirs, pour cela le jeu se met en pause pour que vous puissiez gérer quoi. Un procédé efficace qui a déjà fait ses preuves, surtout quand ce cas précis, vous n’avez pas à confirmer des choix en plein baston par exemple, tout se fait via les joysticks grâce à des menus en forme de roulette, vous n’avez qu’à pousser la direction de votre choix tout en visant avec le joystick droit. Très intuitif et utile quand on se fait canarder.
Parce que si le jeu est déconcertant au premier abord dans son concept, il est assez rageant au début, à cause d’une difficulté pas toujours bien dosé. Il vous sera conseiller de sauvegarder régulièrement (accessible n’importe où) pour ne pas vous faire tuer en un coup là où vous éliminiez des dizaines de gardes en 2 secondes… Bizarrement, ce décalage se provoque surtout au début du jeu, quand vous avez peu d’Xp… Ca se calme par la suite mais c’est à signaler si vous n’êtes pas habitués et si vous ne voulez pas avoir une manette en miettes.

La nature même de la jouabilité n’étant pas évidente, il subsiste quelques petite défaillances. D’abord, la plupart des combats sont assez bordéliques à un point où le rationnel ne peut pas fonctionner, il faut prendre le pli de tout fusiller tout en se cachant régulièrement et ne pas en fonçant dans le tas sinon ça part en sucette, vous êtes encerclé et à tous les coups vous ferez n’importe quoi…Si la jouabilité brute est assez bonne dans l’ensemble, on pourra pester contre quelques caméras trop proche pour couvrir la zone en action par exemple où un léger retard pour se barrer de sa planque dossé au mur. C’est pour ça qu’il y a un rythme à prendre en ce qui concerne l’avancée des combats.
Notons aussi de gros problèmes d’I.A pénalisant les alliés qui se vautrent la plupart du temps en restant planté au milieu de la fusillade se soldant par la mort. Vous pouvez leur donner des ordres comme « à couvert » ou « attaquer cette ennemi » mais si dans le deuxième cas, y a pas de problèmes à jouer le bourrin, pour la première ça ne set pas trop quoi faire à part tourner en rond. Là encore ces problèmes interviennent au début du jeu car avec l’évolution, vos compagnons ont plus de pouvoir et de résistance, donc forcément ça se démerde bien mieux…

Menus space

Comme tous les RPGs, vous devrez passer du temps dans les menus. Chaque perso à ses compétences à remplir grâce aux points acquis à chaque niveau passé. Sachez que vous avez 6 frères d’armes sans vous compter et il n’y a rien de pire de devoir équilibrer les Xp… Dans ce jeu, un niveau augmenté est équivaut pour tous les personnages, une bonne chose qui simplifie la tâche et où l’on prend plaisir à voir s’améliorer et surtout à personnaliser en fonction de leurs classes, même si finalement ils seront plus ou moins équivalant, à la fin.
Comme pour tout le jeu, le système de menu se fait via une roulette, vous choisissez au stick, ce qui nous fait gagner un temps précieux.

Enfin, vous devrez gérer vos armes et armures. Pas évident car chacun dispose de quatre armes à feu, d’une armure et d’un système de régénération, multiplié ça par 7 et vous aurez beaucoup de temps à passer là dedans pour répartir vos armes, surtout qu’il y en a en abondance, limite inutile d’acheter… Vous en trouverez tellement que vous serez obliger de lâcher du lest car vous êtes « limité » à 150 items, ce qui est énorme si vous regardez bien. Et donc, soit vous vendez, soit vous les transformer en « omni-gel » qui sert à décrypter divers portes et compartiments le long du jeu. Tout ça vous bouffe pas mal de temps pour faire de la place d’autant qu’il n’y a pas de système d’organisation ou faire passer les items de dix en dix.
Sachez que chaque arme peut être upgradé via des items… Mais curieusement, sur l’écran on ne vous dit pas quel bouton appuyer pour accéder à ce système (c’est le bouton X), donc un peu mal foutu de prime abord, d’autant que lire un manuel de RPG est plus que lourd.

Techniquement à la ramasse malgré une magie indéniable

Le jeu se fait défoncer et est bourré de défauts là… Mais on ne dira tout de même pas que le background fait le jeu car on est pas aussi futiles mais en plus du travail artistique mis en avant plus haut, le jeu nous propose un scénario mis en scène avec brio. Il est très curieux de vanter Mass Effect avec des mots, puisqu’avec du recul, le scénario ne semble rien avoir d’extraordinaire… En plus, le déroulement du jeu est assez lourd et peu dynamique (ne vous fiez surtout pas aux 3-4 premières heures qui sont extrêmement pénibles et lentes) pour ensuite prendre un rythme de croisière qui nous fait découvrir un monde riche, passionnant dévoilant alors des intrigues liées au scénario principal passionnantes car inscrites dans une Histoire… Fictif, certes mais le jeu nous amenant plus d’une fois à faire des choix personnelles (création du perso, réponses variées des discussions, choix scénaristiques importants) et nous balance dans un univers rempli de personnages attachants même s’ils paraissent aux débuts froids car souvent introduit trop rapidement, attachant surtout de par leurs histoires, leurs attitudes excellemment bien animés et pour une fois on peut bien se répéter : grâce à un doublage vivant et donc criant de vérité.

Techniquement, le jeu jouit de très bons graphismes en ce qui concerne les cut-scènes avec des visages extrêmement réalistes mais sont cassés un peu en pleine phase in-game qui deviennent plus fades, plus traditionnel finalement, même si on pourra apprécier la grandeur de certains espaces et divers jeux de lumières ou d’eau. Vous visiterez plus d’une fois certaines planètes à bord d’un vaisseau terrestre, en plus d’êtres ennuyeux de part son gameplay premier degré car très simpliste, nous avons des décors vides et assez répétitifs (on ne me fera jamais croire que la Terre est la seule planète habitée munie d’architectures ou de faunes et de flores)…
Donc curieusement, les graphismes in-game ne sont pas exceptionnels, pas mauvais pour autant, attention mais en deçà de la qualité des cut-scènes pourtant avec le moteur du jeu et sans chargement. Même si ces cuts-scènes valent le détour et nous file un pain dans la tronche à chaque visionnage, soulignons-le. Tout ceci agrémenté d’une bande son excellent, que ce soit dans les bruitages remplis d’explosions et de différentes intensités, mais surtout avec des musiques orchestrés avec brio reflétant un côté épique tout en jouant avec un son mécanique, voir électronique pour nous envoyer dans cette aventure galactique, tout ça composant les différentes séquences qu’elles soient in-game ou cinématiques, ça fonctionne comme il faut. Entrainant et prenant, participant aux flot d’émotions fortes lors du jeu.

Par contre, il faut marquer au fer une optimisation épouvantable… Assassin’s Creed est clean à côté… Mass Effect souffre de nombreuses chutes de framerate, voir de mini-freezes, souvent entrecoupés de petits temps de chargement en plein jeu, associé avec un temps de retard important de l’apparition de textures… Bref, c’est dégueulasse et ça relance quand même le problème qu’a cette génération de consoles à ne pas être maitrisé et à ressembler de plus en plus au PC et ses jeux mal finis… On pourra se consoler par un dernier truc, ils sont ce qu’ils sont mais on a jamais vu un jeu EA optimisé avec les pieds, donc pour les prochains épisodes, Bioware aura surement plus de temps et de soutien pour régler ces problèmes techniques (rappelons que Mass devait sortir en 2008 hein expliquant surement cette mauvaise optimisation).

Critiquer Mass Effect est très étrange car c’est un jeu bourré de défauts, qu’ils soient d’ordre techniques mais rattrapé par l’aspect artistique ou que ce soit dans la jouabilité assez brouillonne par moment mais a une certaine efficacité (même s’il faut un peu de temps pour s’y faire), ou même dans les promesses peu tenus en ce qui concerne les différents choix du joueur dans les discussions qui n’affectent en fait peu les choses… Les humains n’aiment pas travailler avec les aliens, quelque soit vos différentes réponses lors des discussions, vous ne verrez ni bastons dans votre équipe ni preuves d’amitié… Et les résultats lors des combats ne sont pas visibles… Donc pour le coup, Bioware peut aller encore plus loin conceptuellement parlant.
Maintenant, Mass Effect est à prendre comme un point de départ, quasiment comme un prologue, c’est pour ça qu’on peut pardonner un démarrage lourding et un faible approfondissement des races et des différentes planètes dont peu sont à visiter (pas même la Terre).
Seulement, le fourmillement de l’univers, le scénario qui nous emballe encore plus à chaque pas et l’aspect personnalisé qui offre un sentiment d’implication font que Mass Effect est un grand jeu mais il est indispensable de voir non seulement une suite mais surtout une amélioration des différents concepts, un scénario peut être plus poussé et plus libre, ainsi qu’un réglage de cette optimisation qu’on peut qualifier de la plus mauvaise de ces dernières années, sur console.

Le mot de la fin
Mass Effect fait partie des grandes expériences de jeux, c’est indéniable pour les raisons évoqués dans le corps de l’article. Mais, il ne faut pas pourtant applaudir les nombreux défauts qui entachent le jeu… Etre une « excellente expérience » ne veut pas forcément dire « excellent jeu ». Disons que pour un premier épisode, ces défauts sont plus ou moins effacés par l’énorme travail artistique du jeu et d’une certaine efficacité des scènes de shoot pour peu qu’on s’y accommode…
Mais Bioware aura du boulot pour peaufiner le travail technique, de pousser son gameplay pour être plus fluide, plus fort, plus interactif et plus décisif, et enfin de pousser encore plus loin le background du jeu avec plus de planètes à visiter et des mises en avant de plus de races !

Bref, Mass Effect est une excellente expérience mais Mass Effect 2 devra être un grand jeu pour qu’enfin Mass Effect 3 transforme le tout en saga d’anthologie… Il y a du boulot mais Mass a carrément la carrure et le potentiel pour devenir une ancre du Jeu Vidéo. A encourager !