Killer 7 : dégout ou adoration ?Au moment ou le manque d’originalité en terme de jeux vidéos devient flagrant , Capcom nous a pondu Killer 7, un jeu très « bizarre ». Attendu depuis plusieurs années, il est enfin là avec un scénario plus que délirant. Papy Zell, raconte nous une histoire ! Pas de problème les enfants, allez zou !Un peu d’histoire …Harman Smith est un homme spécial. Comment un homme vieux de 80 ans, inerte dans un fauteuil roulant et emprisonné par une servante sadomaso peut-il être un des tueurs le plus puissant du monde ? La réponse est pourtant simple : en faisant appel à ses 7 personnalités. 7 individus différents qui ont chacun une capacité spécifique au bon tueur à gage. Ses 7 énergumènes reposant tous sous le nom de Killer 7. Désirées pour différentes missions ( tuer un afro qui revendique un geste de terrorisme à la télé, déplumer un sale ange qui squatte en haut d’un immeuble…), vous aurez besoin de toutes ces personnalités pour réussir dans chacune de vos missions. Dans ses missions, vous devez ruiner des sales bestioles coriaces qui débarquent en vous rigolant au nez. Elles s’appellent Heaven Smile et n’ont rien de très sympathique. Le jeu proclame en gros un futur drame politique qui pourrait voir le Japon anéanti. Kun Lan, un dangereux malade mental, aimerait mettre le monde sans dessus-dessous avec l’aide de ses redoutables complices, les Sourires Celestes. Mais heureusement, Killer 7 est là pour l’en empêcher ! Capiche ?Un jeu original ?Quand je vous parlais d’un jeu original, vous allez pas en revenir !La première réaction sera sûrement le rejet voir le dégoût tellement le jeu est spécial en lui même. Cela ne doit quand même pas vous faire peur sachant qu’après l’étape du rejet, vous éprouverez sûrement de l’affection. Pour reparler de l’aspect étrange du jeu, il faut tout simplement allumer la console pour s’en apercevoir. Les couleurs sont vraiment adaptés pour faire trembler les guiboles. Ainsi, le rouge et le noir sont les couleurs principalement utilisées. Vous verrez aussi régulièrement des têtes cachées avec un anneau dans la bouche, des monstres sortir de je ne sais où, des gens à la tête décapitée… Des énigmes vraiment simplistes ce glissent dans les missions, histoire de faire durer . Le jeu n’est pas fait pour tout public et le –18 ans n’est pas la pour rien. Des scènes pas forcément conviviales sont au rendez-vous et le suspens reste présent en continu. Au cours du jeu, beaucoup de personnages faits pour rendre la vie plus facile apparaissent pour vous aider ( bien que vous n’en ayez certainement pas besoin tellement les énigmes sont à un niveau CE2 ). Les monstres sont aussi variés dans leur résistance que dans leur rapidité. En gros, vous ne savez pas à quoi vous attendre quand vous arrivez au détour d’un couloir…Un gameplay original ?Une autre particularité de l’originalité du jeu est sans aucun doute le gameplay, encore une fois « Made in Capcom ». La maîtrise du jeu est difficile à cerner et vous devez mettre une bonne vingtaine de minute avant de commencer à enchaîner la technique de tir rapidement. Il y a également l’impression de se déplacer continuellement sur un rail, ça casse un peu le jeu. Vous ne choisissez presque pas votre chemin. Pas besoin du joystick ni du pad, une simple pression sur la touche X ou sur la flèche directionnelle du haut vous suffira pour courir vaillamment dans les rues. On peut également mettre du temps à cibler les capacités et il faut vraiment se fier à la carte et à la notice pour ne pas perdre le fil. Vous pouvez aussi augmenter vos capacités grâce à un sérum fabriqué avec du sang dans la chambre d’Harman. Si vous avez la force de passer ce cap virtuel, vous apprécierez encore plus le jeu dont la maniabilité peut être avantageuse par la suite. Il y a également un autre énorme problème : les temps de chargement et la lenteur qu’il peut y avoir dans les combats. Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas rester parler longtemps sur les défauts du jeu !Une conversion négligée ?Le jeu étant d’origine Game cube, la conversion vers la Playstation 2 a été trop négligée notamment au niveau des graphismes. De l’aliasing constant vient gâcher cet univers de bande dessinée qui nous fait penser XIII version gore. A part ça, les graphismes sont excellents et adhèrent parfaitement à l’ensemble de l’histoire. Un des points forts du jeu est sans aucun doute les cinématiques. Elles viennent vous enchanter notamment à chaque début de mission. Elles sont également là au moment de rencontrer le boss. En parlant de cinématiques, il ne faut pas oublier le son qui va avec ! Le doublage américain est parfait. Les musiques sont également mises en place à la perfection. On peut parfois deviner ce qui va nous arriver dans les scènes suivantes tellement la musique va avec l’atmosphère. Elles se marient d’une manière idéale avec le contexte du moment et elles arrivent à nous filer des frissons avant l’heure. Il y a également le puissant cri du Sourire Céleste qui résonne à chaque fois qu’une sale bête approche. Là-dessus, chapeau !Je conseille à tout mordu d’action et d’aventure d’attaquer directement le jeu en mode Mortel. Dans le mode antérieur, les énigmes sont tellement simple qu’on croirait jouer à Cluedo Junior, pas besoin d’aide en plus ! Il y a aussi le système de shoot. Il ira se pointer directement sur le point faible du bonhomme, ce qui n’a aucun intérêt à mes yeux. Le mode Mortel est lui même assez simpliste. Il n’y a aucun souci si vous savez utiliser les capacités de votre personnage assez facilement. Le jeu compte 7 missions mais également des sous-missions. Comptez 2 à 3 heures pour chacune mission.
Verdict
+ Les plus- Les moinsLa bande son étant formidable, elle mérite d’être dans les plus de cette article. L’animation est franchement bonne également mais avec quelques positions de caméras quelques fois peu soignées !Le gameplay est monotone et difficile à cerner avec un déplacement sur des rails en continuité…
Le mot de la fin
Killer 7 est un jeu aux allures novatrices qui arrive au moment où le monde vidéo ludique manquait sérieusement d’originalité. La barrière virtuelle se fera vraiment ressentir et saura départager passionnés et amateurs. La peur de franchir ce cap ne doit pas exister, sachant le jeu terrible qui vous attend derrière. Certains seront repoussés, d’autres réjouis. On aime ou on n’aime pas ! Capcom, Hiroyuki Kobayashi et toute sa petite équipe se sont quand même lancés un beau défi qui n’est finalement pas si mal réalisé !