The Fucking revenge !Alors là, attention ! Grosse pointure du cinéma, figure fictive de très haute classe, le grand et très grand Tony Montana est mis en images virtuelles par Vivendi. Si vous ne connaissez pas le film de DePalma, vous vous devez d’aller le voir fissa ! Réfugié cubain, Tony Montana est un petit escroc mais avec une hargne et une ambition mégalomane qui va le mener au sommet et devenir le baron de l’héroïne à Miami. Rien qu’un aussi faible résumé donne l’ampleur du personnage…
Et forcément, se prendre pour Tony Montana c’est le rêve, rêve réalisé ici par Radical Entertainment.


Fucking Rage !

Pour ceux qui n’ont pas vu le film, dommage pour eux mais il est nécessaire de « spoiler » car le jeu est une sorte de fin alternative au film. Attaqué chez lui par ses rivaux, Tony Montana réussit à flinguer une centaine d’ennemis et s’enfuit. Hélas, il a tout perdu. Argent et héroïne pris par les flics et respect réduit à néant à cause de l’attaque surprise.

Dès le début du jeu, vous savez où vous mettez les pieds, vous devez récupérer le respect, le pouvoir et l’argent. Pour ça il va falloir récupérer du territoire, dealer, aider des potentiels partenaires, acheter des boutiques pour le trafic. Bref, il faut récupérer tout le territoire où Tony était le roi.

D’emblée on comprend que la force du titre c’est Tony Montana, point. Cette figure du cinéma qui est encore plus marquante que Corleone, par exemple, est à vos ordres entre vos mains. De suite, c’est très jouissif car la mise en scène très hollywoodienne nous plonge directement dans l’ambiance du film-jeu. Le soft se passe au même moment que le film, l’ambiance 80’s est totalement assumée. Voiture cadillac avec peau de léopard et big lunettes de soleil seront de la partie. Vu qu’on est à bord de la plage les « Miss Bikini » sont aussi à leur avantage, etc. En décrivant ceci, on pense directement à un certain GTA Vice City mais on y reviendra.

Le fait est que les développeurs ont bien saisi l’ambiance du soft et le charisme du personnage. La voix, qui n’est pas celle d’Al Pacino, est pourtant d’une excellente qualité, on s’y croirait. Le retour de Tony Montana, là avec la même hargne qu’on lui connaît. La gestuelle est aussi bien respectée, une dégaine de branleur et ‘tchateur et des « fuck » à tout va. Même si ce dernier point reste excessif et assez réducteur vis à vis du personnage, la dégaine et la voix l’attitude du personnage sont là et ça, ça permet d’avoir une ambiance très bien retranscrite.

Fucking GTA !

Evidement, GTA Vice City avait pour référence le film de DePalma, le fait que Scarface s’éloigne de ce GTA était assez impensable. Mais il est parfaitement assumé, surtout dans l’ambiance et le gameplay. On est libre d’aller où l’on veut, piquer une voiture, déclarer la guerre à des gangs quand on le souhaite, zoner à travers cette ville ensoleillée. Toutes ces actions ne dépayseront pas les habitués. En tout cas, si l’on regarde à la surface du jeu, c’est du GTA avec Tony Montana dedans. Mais il y a quand même des différences dans le gameplay.

Scarface est tout de même moins complet et libre qu’un GTA. En effet, il faut passer par le menu principal pour désigner un endroit et donc une mission potable. Il faut que vous décidiez via le menu ce que vous allez faire : dealer et glaner de l’argent ; regagner du terrain en tuant les gangs ; rendre service pour être partenaires. Pour le dernier point c’est très GTA-like, ça se résume à conduire une voiture, protéger un type, tuer un type, livraison express, bref c’est archi-classique et du coup, bien peu emballant en tant que telle… Il y a très peu de surprises dans ces missions mais il reste des petites idées assez sympathiques, qui personnalise un peu le titre.

Pour se faire respecter, Montana doit ‘tchater avec assurance et autorité. Pour retranscrire ceci, vous avez un cercle qui apparaît avec une jauge. Lorsque que vous laissez appuyer sur le bouton, elle se remplit et il faut la lâcher pour qu’elle s’arrête à la fin mais sans revenir au début. Bref, plus elle est remplie, plus le respect est gagné.
Une façon assez sympathique d’interagir avec la force de persuasion du héros, ce dernier est bien maîtrisé, rien à dire là dessus.
Ce système fonctionne avec le deal, comme indiquer plus haut, plus ça monte, plus on récolte d’argent. Ca fonctionne pour la banque, plus ça monte, plus les intérêts sont minimes, enfin avec les passants, ça permet de récolter de l’argent.

Fucking technique !

Là où le mât est litigieux, car jusque là assez positif, c’est la technique. Les graphismes ne sont ni laids, ni même très beaux, ils sont standards. Comme pour la majorité des adaptations, comme le Parrain, les graphismes sont d’une qualité correcte dans l’ensemble mais on ne sent pas un investissement des développeurs pour recréer une qualité graphique propre. Ca reste un graphisme appliqué, entendez par là qu’on a une base et qu’elle est appliqué à un jeu.
Du coup, on sanctionne quelque peu les graphismes du jeu qui sont standardisés… Ce qui est assez paradoxal. Le fait est que si l’on ajoute des missions archetypées avec ces graphismes vus et re-vus, le jeu n’impressionne pas du tout.

Quand à la jouabilité, elle se révèle tout de même d’une bonne qualité dans l’ensemble. Quelques emballements de cameras entraînant des imprécisions lors des fusillades, mais rien de bien méchant. D’autant plus, que les fusillades sont très très agressives. Mention excellente pour la première mission où l’on refait la fusillade de la fin du film.

On peut rebondir sur la mise en scène qui est propre au film, sans pour autant égaler la mise en scène du cinéma, ça va de soi. Mais une atmosphère se dégage du jeu, de par le personnage, le soleil des décors, la qualité sonore qui, au passage, surclasse l’OST de Vice City.
Là encore, c’est le fait de se prendre pour Tony Montana qui fait le jeu. J’en veux pour preuve le mode « Rage » qui met votre personnage en transe, vous passez à la 1ère personne, vous voyez rouge, il y a un ralenti et il y a un lock automatique. Là, c’est la boucherie façon Montana et en vue interne c’est ultra-plaisant, cette bonne idée permet de forger le personnage dans le monde du JV, et ce point est fortement réussi. Le film est ainsi bien respecté et même bien remis dans l’actualité.

Il y a de la déception pour ce jeu. De la déception et de la surprise. Premièrement, la peur de voir ce héros mythique être vulgariser en jeu vidéo n’a pas été justifié puisque c’est la force de ce jeu, son gros point fort. Jouer sous les traits de Tony Montana, conduire sa cadillac, écouter sa zic, marchander est un pur plaisir d’identification.
Ensuite, la déception vient du fait, qu’au delà de cette licence, le jeu est très classique que ce soit dans le déroulement des missions ou de la technique. C’est un jeu standard avec une très forte licence, muni de bonnes idées mais qui restent « idées » et non « concepts ». Dommage, un assez bon jeu pour les fans du film.
Verdict
+ Les plus- Les moins+ Tony Montanaaaa !
+ Ambiance visuelle 80’s
+ Musique excellente !
+ Bonne durée de vie pour peu qu’on fasse les missions secondaires- Gameplay trop prévisible
– Réalisation standard
– Idées pas assez exploitées

Le mot de la fin
La licence est tout de même bien exploitée, surtout comparé à d’autres softs, mais elle aurait pu l’être nettement plus. On sent qu’il y a moyen d’en faire un très grand jeu, mais malheureusement, tout le jeu repose sur la licence et non sur le gameplay, qui lui, est vu et re-vu.